Interview

"ARTS NUMÉRIQUES"

MIRAGE FESTIVAL

Dolus & Dolus organise depuis 2013 le MIRAGE FESTIVAL, première manifestation lyonnaise dédiée à la création contemporaine liée aux nouvelles technologies.

Proposant une programmation hybride où se mêlent performances, installations et soirées, le Mirage Festival offre un reflet éphémère de ce que pourrait être la création de demain en invitant des artistes locaux, nationaux et internationaux.

Comme l'édition 2015 se termine dimanche 1er mars au Club Transbo, on s'est dit qu'on allait poser quelques questions aux instigateurs du projet afin de faire plus ample connaissance.

Salut Jean-Emmanuel. On aimerait savoir qui se cache derrière le festival. Comment vous est venu l'idée de créer l'asso Dolus & Dolus en 2008 et qu'est ce que vous faisiez avant ?

Dolus & Dolus, c'est deux potes qui se rencontrent sur les bancs de la fac de Lyon 2. L'envie de lancer nos premiers projets culturels nous pousse logiquement à créer notre structure qui voit le jour fin 2008. A cette période, nous organisons nos premières soirées, au Sonic, au Social, au Glazart ou encore au Club Transbo (pour notre première participation au Circuit Electronique!).

En parallèle, Simon fait ses armes à Lyon en bossant à la friche RVI ou encore sur le festival Théâtréalité, et moi je pars bosser en Suisse sur le festival Electron. Suite à ces expériences on a commencé à maturer un projet de festival autour des cultures numériques (aussi bien influencé par le Mapping Festival à Genève que par des événements comme Mutek à Montréal ou Scopitone à Nantes) avec une programmation hybride où se mêlent performances, installations, workshops et soirées. 

 

C'est déjà la 3e édition, qu'est ce qui a changé depuis le début ? Vous avez du abandonner des projets ou en recentrer d'autres ?

Autant dire que sur la première édition, on a sollicité une tripotée de gens de notre réseau. Tout le monde a mis la main à la pâte, aussi bien les artistes que les photographes, au catering, en technique etc. Cette première mouture n'aurait pas vu le jour sans le soutien de tous ces gens talentueux.

Une fois la première édition passée, il fallait transformer l'essai et ne surtout pas stagner. Le festival a logiquement grandi (et nous aussi) tout en conservant un format qui fonctionne bien : performances, expos / installations, workshops, rencontres pros et soirées.

Aujourd'hui c'est la troisième édition et l'insouciance des débuts a laissé la place à (un peu) plus de professionnalisme. On essaye donc d'offrir une programmation qui fait écho aux évènements majeurs autour du numérique pour aussi trouver notre place dans le paysage culturel lyonnais. 

 

Les Arts Numériques est par définition, un domaine très vaste. Comment sélectionnez-vous les projets que vous mettez en valeur pendant le festival ?

Un vaste univers mais parfois un peu effrayant pour certains. On préfère ne pas se cantonner aux arts numériques et inviter des artistes qui utilisent de manière assez large les technologies dans leurs créations qu'elles soient nouvelles ou dépassées. En parlant de "création innovante" ou de "cultures numériques", on s'évite des barrières inutiles dans nos choix de programmation.

La programmation est donc un instantané de la création d'aujourd'hui sous différents formats pour que chacun y trouve son compte : amateurs de live audiovisuel, d'interactivité, de graphisme, de technologie etc.

Dans l'édition de nos rêves, on investirait les lieux les plus fous de l'agglomération, des usines accueilleraient nos soirées et les performances se dérouleraient dans les plus belles salles "classées" de la Ville. Par contre on sait déjà qu'on ne fera pas de projection géante sur le stade des Lumières...

Avec Mirage, un "gros" festival pointu comme Nuits Sonores et, dans un autre registre la Fête des Lumières, est-ce qu'on peut dire que Lyon est à la pointe des technologies numériques ? Vous sentez un foisonnement dans la ville ? 

Nuits Sonores est clairement un festival pointu mais ce n'est pas forcément sur la création innovante qu'on les attend. Pour la Fête des Lumières, les techniques numériques permettent de mettre en oeuvre des illuminations toujours plus imposantes mais je ne crois pas qu'on peut parler de foisonnement. Chacun à sa vision des choses et mis à part quelques exceptions, nous n'invitons pas les mêmes artistes.

Beaucoup d'initiatives et de structures oeuvrent au développement des cultures numériques comme AADN ou encore XLR Project qu'on connait depuis maintenant un certains nombres d'années. Mais la clique de Totaal Rez avec Visuaal, Theoriz Crew, BK, We Come In Peace en j'en passe, sont en passe de devenir des structures assez incontournables. Le Mirage Festival est aussi là pour offrir un vrai temps fort autour de la création numérique et j'espère que nous pourrons jouer un vrai rôle d'amplificateur à des initiatives futures.  

 

Dernier truc, donnez donc envie de venir à la soirée de clôture qui aura lieu au Club Transbo le dimanche 1er mars.

Une soirée de clôture, entouré de toute l'équipe du festival, des bénévoles et des artistes est le meilleur moyen qu'on ait trouvé pour ne pas déprimer le dimanche soir. Ambiance assurée au Club Transbo!  

Et Kangding Ray, les derniers qui l'ont vu à Lyon c'était en 2009, autant dire, une éternité. Son live audio / video laissera de beaux souvenirs dans la tête à tous les festivaliers. Et si il faut en rajouter une couche, Fulgent qui jouera avant lui, est un producteur lyonnais à découvrir de toute urgence (d'ailleurs pour l'instant c'est Tsugi qui l'a repéré et qui l'a fait jouer à sa soirée d'anniversaire). 

 

 

Toutes les infos sur le MIRAGE FESTIVAL

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Soirée de Clôture dimanche 1er mars au Club Transbo

Infos & Billetterie

Propos recueillis par François Arquillière