Interview

« Summer » :

LAURENT ZINE DU ZÈBRE

Pendant les SUMMER SESSIONS du Transbo, beaucoup de gens vont fouler l'espace Outdoor du Transbo : des musiciens locaux, des groupes nationaux et internationaux, des performeurs, des DJs, des activistes de la scène locale, des freaks... bref, des gens qu'on a envie de vous présenter par le biais de nos soirées.

Pour avoir un petit avant-goût et pour faire les présentations, on leur a posé quelques questions et soumit un petit questionnaire “Summer“ aux petits oignons.

Parce qu'il n'y a pas que les grillades, le rosé et la pétanque en juillet...

On a demandé à l'équipe du magazine LE ZÈBRE de nous concocter une soirée le jeudi 10 juillet + d'infos

Salut Laurent Zine, tu peux nous expliquer l'Histoire du Zèbre ? 

Le Zèbre est journal en ligne créé il y a 4 ans par Franck Bonneric, un ancien des radios libres (dont Béton) et du syndicat Sud. Un journal hebdomadaire volontairement non domesticable (et non aligné) qui s’occupe de cultureS et de sociétéS (au pluriel donc !) et plus si affinités : géopolitique ou cirque, nanotechnologies ou alternatives tous azimuts etc. ; c’est vraiment ouvert et en passe d’évoluer rapidement !  

Ayant l’envie de secouer le cocotier et justement de renouveler complètement la chose, Franck m’a simplement demandé en septembre dernier de jouer aux apprentis sorciers et de monter une nouvelle équipe rédactionnelle, voire de définir une nouvelle ligne éditoriale, en s’appuyant sur cette « base éthique » non domesticable qui me/nous convient très bien.

Une saison plus tard, nous sommes une bonne douzaine en rédaction à « écrire comme on est », à échanger et travailler vraiment ensemble, tant concernant les choix éditoriaux que pour les orientations futures. Mais aussi pour rire (et chanter) plus que de raison, dire les choses clairement et parfois s’invectiver, ou organiser des trucs en parallèle : concerts, cafés politiques, expos,  etc.

Nous avons de fait une façon de fonctionner qui me semble  ultra démocratique, et c’est  plutôt rare dans la presse quelle qu’elle soit, dans les médias en général. On se moove ainsi comme une vraie équipe ou plutôt comme un pack au rugby… je suis simplement chargé de coordonner le schmilblick et d’impulser de nouvelles rubriques au sein d’un journal, que l’on souhaite surtout non figé !

Et c’est déjà demain avec bientôt un nouveau site, de nouveaux rédacteur(trice)s, de nouveaux sujets de prédilection, voire de nouveaux modes de rédaction et de journalisme en ligne (vidéos etc.)

Ce qui ne devrait pas changer en revanche, c’est bien ce coté non domesticable… sans prétention aucune, mais sans paravents. Souples mais déterminés. Et il n’est pas exclu que paraisse un jour ou l’autre, une version papier, un numéro zéro compilant des articles parus sur la toile…et ailleurs.

C'est quoi la réalité d'un media internet local ?

Nous sommes effectivement bien ancrés entre Rhône et Saône, mais on a déjà commencé à dépasser ce cadre pour s’intéresser à ce qui se passe en région (Sainté, Valence, Clermont, Genève, Marseille etc.) et bien au-delà parfois : en Grèce, dans les Balkans, ou à Paname etc. Et certains sujets dont nous nous emparons (comme par ex le « mal logement) dépassent inéluctablement cet espace-temps lyonno-lyonnais, réducteur s’il en est.

Le net est évidemment une fenêtre ouverte sur le vaste monde, et ce serait bien bête de s’en priver… Agir localement tout en pensant au monde entier : c’est galvaudé comme maxime mais je trouve que ça fonctionne néanmoins pas mal avec le Zèbre.

Vous savez combien vous avez de lecteurs ?

Entre les abonnés à la newsletter (plus de 5000), les lecteurs occasionnels du site ou de tel article, de la page FB ou des différents réseaux sociaux et liens en ligne, c’est franchement difficile à dire… Sachant que nous avons de plus en plus d’articles spécifiques, qui sont relayés ensuite dans d’autres médias, d’autres supports, d’autres structures…

Disons qu’après un an, la sauce commence à prendre en souplesse, le buzz se fait même parfois sentir, sans qu’il soit question pour le Zèbre de chercher à être reconnu et/ou connu à tout prix. Le scoop, le putassier, le scandaleux et le faussement extraordinaire ne font ainsi pas partie de notre champ d’action, de notre vision des choses.

Revendiquer une vraie subjectivité ne veut pas dire abandonner toute notion d’éthique. Et la déontologie est (ou devrait être)  primordiale dans ce corps de métier. Sûrement comme dans beaucoup d’autres… Sauf que ce n’est pas gagné.

Quelle est la fréquence des nouveaux articles ?

On sort généralement 3-4 articles par semaine. Parfois moins comme en ce moment, parfois plus. Dont de nombreux articles de fond.

Petit à petit se met en place une base de données qui restera en accès totalement libre et qui nous permettra à terme de se mettre en réseau avec moult autres structures émanant surtout de la société civile : médias « libres » (c’est toujours délicat d’employer ce terme mais on y reviendra un jour…), associations, ONG, artistes indépendants, saltimbanques, écrivains, chercheurs, punk rockers, jeunes et moins jeunes etc. dans le virtuel et dans la réalité.

Combien de rédacteurs participent à la vie du Zèbre ?

Nous sommes donc aujourd’hui une douzaine de rédacteurs – trices présents à chaque « comité de rédaction » (chaque mois voire chaque quinzaine) ; sachant que 1. les gens de la Coopérative y assistent également 2. Certains ne peuvent se déplacer à chaque fois, voire écrivent « de loin »… 3. la rédaction va et doit s’agrandir.

Et coté économique, comment ça marche ? 

L’économie d’un média indépendant, sans pub ni subvention, est forcément délicate… Le journal est ainsi intimement lié à la Coopérative du Zèbre (22 rue JB Say, Lyon 1er) qui le finance voire le nourrit, tant intellectuellement que physiquement parlant. La Coop est un lieu associatif qui propose autant à manger et à boire (tapas y bebidas) que à voir et à entendre.

Le journal y siège, y organise et y organisera de plus en plus de choses : c’est comme un aller-retour permanent qui permet aux deux structures entremêlées, de générer leur propre économie et d’avancer ensemble. Mais c’est évident que l’on a du pain sur la planche. En précisant que tous autant que nous sommes, nous avons un boulot à coté, en dehors du Zèbre. Lié ou non à nos activités rédactionnelles.

Il se passe aussi d'autres trucs dans cette coopérative du Zèbre, c'est quoi exactement ce lieu ?

Un lieu associatif à part comme je le disais  plus haut. On y mange donc les meilleures tapas du monde et de sa proche banlieue,  en dégustant un vin régional ou une bière portugaise… on y vient aussi pour des expos, des cafés citoyens, des concerts impromptus (comme Bodybeat jeudi dernier), des débats politico philosophico décalés ; on y vient aussi pour rien (!) mais on y vient surtout pour une atmosphère façon X Rousse canal historique avec qq grandes gueules et qq jolies gueules… qui refont le monde (ou pas) sur un coin de zinc…    

C'est quoi le développement d'un média comme le Zèbre ?

Le développement passe à terme par la refonte du site. Puis l’invasion de tous les supports, tous les réseaux, souterrains ou non. Et forcément par la qualité et le ton des papiers que nous produisons… l’idée est bien sûr de révolutionner la pensée occidentale (…) selon la logique : today your love, tomorrow the world !

Et j’avoue qu’en l’espèce, je suis plutôt confiant et ne serait-ce parce que nous avons de bonnes plumes. Mais également du goudron…

LES QUESTIONS SUMMER !

 

Il fait chaud à partir de quelle température ?

Au crépuscule, lorsque les amplis s’allument et les guitares s’électrisent…    

La sueur, c'est cool, ou c'est chiant ?

Du bruit, des larmes et de la sueur. La vie. La vraie    

Ta bande son d'un été idéal, c'est quoi ?

Venez écouter la sélection des trois dejays présents à la soirée Zebra One et vous en aurez sûrement une idée.

T'as déjà passé un été tout pourri ?

J’ai une mémoire extrêmement sélective donc a priori jamais. J’imagine de surcroît que même une traversée du désert reste en soi une expérience on ne peut plus enrichissante…  

Tu penses que tu vas passer l'été ?

On réfléchit déjà à savoir comment on va faire pour passer l’hiver, donc c’est plutôt bon signe !

De la saine lecture pour l'été, ça se passe sur LE ZÈBRE.

Dessin de Francis Le Gaucher, collaborateur du Zèbre

Propos recueillis par Cyrille Bonin